Poésies d'un Lorialet

Poésies d'un  Lorialet

À ces rires.

À ces rires figés, d’un vieux calendrier,

Aux brisures du cœur et à la femme en brume,

Qui délave l'esprit, comme un vieux cendrier,

Je leur offre ces vers que dégorge ma plume.

 

Une malle de peu, je garde du passé.

Quelques livres aussi et ces photos des îles,

Un rêve de gamin, souvenir trépassé,

Un trottoir délavé de cette ancienne ville,

Aux fenêtres, des draps, drapeaux de pauvres gens.

Fantasques illusions, de mon adolescence,

Je fus très tôt boiteux, et souvent fort changeant.

En cité de froideur, j’étais d’incandescence.

Je courais me baigner, sous des soleils froissés,

À l’ombre des forêts, dans des eaux de mystère.

Puis quand tombait la nuit, comme un voile angoissé,

Je retournais, penaud, vers cette termitière,

Qui semblait de Breughel, un tableau sur la mort,

Son triomphe certain et cette peur humaine.

J’ai souvenance aussi des passions trouble-corps,

Où se perd, quelquefois, tendresse pour la peine.

 

À ces rires figés, d’un passé suranné

Aux visages perdus, quand notre âme s’embrume

À mes anciens jardins de rosiers clairsemés,

Je leur offre ces vers que dégorge ma plume.

 

Ces amours déclinés, comme un vase brisé

Et que la fleur se meurt, dans un cri de détresse,

Le couteau en plein cœur, au réveil, dégrisé.

Les “je t’aime” perdus dans la bêtise épaisse.

Amantes d’un moment, que je ne sus garder,

Pour vous aussi ces mots, par delà mes années.

Et tout ce que je tais, ou que j’ai bien fardé

Au mascara taquin, d’époques surannées.

J’ai gravé dans ma chair, des espoirs impossibles

Et chevauché aussi, des chimères fantasques.

J’ai vu volcans de feu, sur des terres paisibles,

Et des sombres démons, sous de somptueux masques.

J’ai construit des châteaux, tous de sable pourtant.

Mais défilent les ans et tout se désagrège

Je reste vagabond, en chemin enivrant

D’étoiles et de fleurs. Mes cheveux sont de neige.


16/06/2022
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À dame du temps passé

 

Si belle enfant, belle de peu, belle d’oublis.

Une ride de plus, une ride est venue,

Ne s’épargne jamais les corps, au temps soumis.

Jeunesse file au loin, triste déconvenue.

 

Miroir en cruauté, d’un lointain vaporeux,

Lentement, doucement, en belles souvenances.

Souviens-toi, ce bistrot et puis ces jours heureux,

Café crème au matin, rires des insouciances.

 

Fragiles amitiés et anciennes amours…

Jeune âge est bien ingrat, mais l’horloge se venge.

Lassitude s’en vient, dès la fin des atours.

 

Et pourtant ce sourire et ce regard d’un ange,

Cette voix en douceur, vous êtes si charmante

Et les fleurs du passé ne fanent la présente.


05/06/2022
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À nos licornes

 

Dites-moi les chemins, des enfants de la lune,

Qu'étoiles ont bordés et par nuit, découverts.

Je me pâme en croissant, en chantant à la brune,

Et je cherche en tout lieu de vieux châteaux déserts.

 

Même temps, qu'enfant nait, s'en vient une licorne,

Compagne d'autres lieux, maîtresse d'univers,

Comme esprit familier, d'au-delà, sans vergogne,

Qui vous charment l'esprit par delà nos hivers

 

A l'enfant la chérir, pour ne point qu'elle meurt.

Envolez-vous, alors et n'ayez nulle peur

Ou clos en triste monde et terne vous serez.

 

Amante est Séléné pour les âmes rêveuses.

Ses sentiers sinueux, vers d'autres nébuleuses,

Emmènent Lorialet en ses pays rêvés.


16/06/2022
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À vous.

Votre habit de satin, pour moi, était drapeaux.

En vos yeux, l’univers, une perle d’étoile.

Pleine lune du soir caressait votre peau.

Comme ange, chantiez, sur la voix, comme un voile.

 

Languissante beauté, jusqu'à ces matins d’or,

Votre regard douceur racontait un naufrage,

Que vous eûtes jadis pour un autre rapport,

Tristes amours parfois dans ce monde sauvage.

 

Puis nos corps séparés, après baisers velours,

Tristement s’éloignant sur des chemins d’épines.

Et nous n’espérions, que finissent le jour

Puis je faisais pour vous, des bouquets d’aubépines,

 

De roses, de jasmins et de mille autres fleurs.

Vous marchiez souvent, comme sur un nuage.

Souvenez-vous ce parc et ce banc cœur à cœur,

Ces oiseux du printemps et leurs plus beaux ramages.


12/06/2022
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Aimer.

Je dis rire et sourire à la nuit déchirée,

Quand la lune se cache et se glisse sans fin,

Derrière ce nuage en dentelle égarée,

Par une ancienne Parque, en quête d’un destin,

Pour réduire en éclat comme glace en brisure. 

J’aimerais tant encor graver en quelques vers,

Ce cadeau d’infini et qui pourtant ne dure,

Ce moment précieux en larme d’univers.

 

Une plume en plein cœur toute encrée en tendresse,

Une musique au loin comme un air de tango

Et puis ton souvenir dans ce temps d’allégresse,

Légère, tu tournais dans ta robe indigo.

Autant d’amours naissants aux rythmes d’un arpège

Deux êtres vite unis d’une partition,

Mais ce beau champ de blé, demain, sera en neige

Et à la fin du bal se fini la passion.

 

Comme un enfant qui saute, attiré par la branche,

Il s’accroche un moment, mais retombe aussitôt,

De ce rêve, vaisseau, ne reste qu’une planche,

Comme vague jouet emporté par le flot

Du quotidien rétif à la moindre romance.

Se déchirent pour rien les amants du hasard,

Idylle en barbelé et sans la moindre chance,

Au nom de quelque loi ou codex de bazar.

 

Deux êtres au-delà, des Dieux et puis des hommes,

Se devraient d’ignorer les barbares vertus.

Cueillir en chaque instant, les grenades et pommes,

Retrouvez les chemins de ces mondes perdus

Moi je vous dis d’aimer par delà le tragique,

Loin des autres, des cons, du sinistre social,

S’aimer à la folie et de façon épique !

S’aimer plus que raison au-delà du fatal !


12/07/2022
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