Poésies d'un Lorialet

Poésies d'un  Lorialet

L'ECRITURE


Balade en sombre.

(Ce cri profond, ce cri

du cœur)

 

Je vous écris de ma folie

Des mots figés en lettres feux,

Un mot d’amour qui se délie

Et puis s’enrobe en jours heureux.

Sans vous je suis si langoureux

Et tant aussi d’humeur morose.

Je grave en vers ou bien en prose

Et me voici comme un sculpteur,

Dès que je peux et dès que j’ose,

Ce cri profond, ce cri du cœur.

 

Tout me semble mélancolie,

Les jours s’écoulent douloureux.

Je ne voudrais faire d’homélie,

Ni vous sembler trop ténébreux.

Pauvre piano si silencieux,

Il me parait si triste chose,

Loin de votre âme virtuose.

Le jour s’achève et puis se meurt,

Quand nuit s’en vient, quand nuit se pose,

Ce cri profond, ce cri de cœur,

 

Addinsell en apothéose,

D’une autre époque et d’autres lieux,

Ce fut un temps tout en psychose,

Mais dans ce monde désastreux,

Où rien ne change, ou bien si peu,

Tant de peuples sont en pluviôse.

Sur tombe d’un rêve, une rose,

Malgré l’horreur, malgré la peur

Et puis tout, ce qui gens, oppose.

Ce cri profond, ce cri de cœur.

-

Car tant d’Afrique ou d’Amérique,

De tous ces peuples en fureur

Nous sommes tous de même graine,

Qui de Gaza ou de l’Ukraine.

A tous ces peuples en stupeur,

Qui que l’on blesse ou qu’on malmène

Ce cri profond, ce cri de cœur.


27/06/2022
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Création.

Toile, vide et si clair, des promesses du peintre,

S’épuisent les couleurs, se font création

Du pinceau au fusain, de la plume à me geindre,

Être vu ou bien lu, encensé ou bien non.

  

Des racines de fiel du conforme maussade,

Je m’éloigne sans fin, refusant la torpeur,

D’un peuple endormi devant triste panade,

Illusion de confort, publiciste trompeur.

 

Peinturleur, écriveur, nulle œuvre n’est finie.

Mais il est un moment, où il faut s’arrêter.

Passion en douleur et qu’importe l’envie, 

Je hurle de mes fers, forçat de ma psyché.

 

Mais tout ce qui nous vient, comme cri de démence,

Nait d’un manque certain, Ne peut être abouti,

Tout s’échappe pourtant, et nous laisse en errance.

Nous replongeons alors, rien n’est jamais fini.

 

D’un manque, nous créons et il n’est que souffrance

Edward Munch ou Vlaminck, Baudelaire ou Villon,

Comme écluse brisée et soudain, délivrance,

Mieux n’être que maudit, qu’encensé de salon.

 

J’ai raturé le bas du cahier bon élève,

Ce qui ne heurte point, conforte le bourgeois.

Bohème de l’esprit, je n’ai aucune trêve

Et la provocation en principale loi.


13/06/2022
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De plumes délirantes

J’ai besoin de silence en qui trouver rivage,

Loin des gens, de la ville et des acres discours,

qui cachent l'horizon, préférant le naufrage.

Qui se noie en la foule et en perd tout recours,

Fini par ressembler à cet autre en partance,

Il attend sur le port, d’un océan désert,

Comme un nouveau départ, une dernière chance,

Mais après le couchant, son image se perd.

 

En lumière, cherchant, j’en ai perdu mon ombre,

Car l’âme se dissout dans le nombre pervers.

Croassez mes corbeaux ! Même en ce temps plus sombre,

Sur ces corps allongés, par le marbre, couverts.

Que n’écrirais-je pas, la moiteur des fantasmes,

Qui m’éveillent parfois, par delà ces enfers,

De la nuit où me vient dans des horribles spasmes,

Des raclures de mots libérés de leurs fers.

 

Crachat de ma psyché, sur la trop blanche feuille,

Ce fantasque printemps, cendre du verbe aimer.

Une muse en haillon, catin qui se défeuille,

Pour quelque passion que cœur a déclamé,

Puis se meurt de vos bals, dans sa noire caverne,

Ce cadavre saigné, du chant de ses tourments,

Et sa plume acérée en cette aube si terne,

Qui trouve enfin repos en rêves décadents.


08/07/2022
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Érato.

 

Écrasé sur ce sol comme un oiseau sans aile,

Le poète atterré voit sa muse si frêle.

Il s’épuise et se tait par un manque de ciel,

Dans la ville, figé, l’horizon n’est que fiel

 

Torturé par les us de cet étrange monde,

Bienséance et vertus ne lui semblent qu’immondes.

L’esprit est prisonnier par de morbides lois,

Comme le gris des murs, des pavés et des toits.

 

Pour cela, il se clôt en sinistre mansarde.

Il se fait un vaisseau en feuilles de papier,

Pour voilure, il ne prend que plume et encrier.

 

Il regarde en un coin, une triste lézarde

Et y voit un pays, ses plaines, ses forêts…

En son âme arc-en-ciel, Érato apparaît.


16/06/2022
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Fluide.

Je

Me

Tus,

vu

cette ombre,

Sur Londres.

Et l’air,

Si clair,

Qui vient de loin,

Triste lointain,

De ma folie,

Dans cette vie.

Et je ne sais plus qui me suit,

Fantôme glauque et de suie.

Oh ! Mes amours décomposés,

Quand larmes se sont imposées.

Pourtant, je vous aimais, ma tendre, ma cruelle.

Oh ! Ces tristes oiseaux qui parcouraient le ciel,

Aussi ce nuage en deuil d’un triste printemps,

Tous annonçaient déjà, le début des tourments.

Mais il n’est plus moment de geindre.

De ces temps, je ne peux me plaindre.

L’âge est venu, non la raison.

Car m’affligent d’autres passions,

D’écrire et peindre.

Je ne puis feindre

De mes envies

Et de ma vie.

Pinceau,

De l’eau

Et plume

La lune,

L’air

Clair,

Vin,

Pain.


11/06/2022
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