Poésies d'un Lorialet

Poésies d'un  Lorialet

Mer amère.

 

Si nue, elle dansait, sous une lune espiègle,

Et les ressacs vibraient sous les cris de la mer…

Dans un cercle lichen, de sel et puis de seigle,

Elle tournait sans fin et éraflait l’éther,

Couverte de gris-gris, déesse et magicienne,

De mon âme savait tous les sombres secrets,

Elle parlait parfois de son histoire ancienne.

Je ne suis qu’en jours-nuits, j’ai, du passé, regrets.

 

L’âcre sonorité de cette aube barbare

Et ce lit goémon, aux étranges saveurs,

Qu’éclairaient quelquefois tristes lueurs du phare,

Me reviennent souvent, en d’étranges torpeurs.

Blonde enfant de ce nord, à la voie en rocaille,

Mon cœur fut échoué comme un radeau brisé,

Puis son chant m’éveilla, je devins feu de paille.

Par les vagues porté, je me suis dégrisé.

 

Gerçure des rochers que cette mer obsède,

Une gargouille étrange observe l’horizon

Mais sa bouche saignante, un oiseau la possède,

Et son horrible cri est de triste oraison.

L’eau, le sel et le vent, taillèrent dans la pierre,

D’étranges cavités, des monstres dépravés,

Improbables nichoirs, sinistre cimetière,

Et des diables anciens, par les eaux délavés

 

Un squelette oublié, figé dans le granite.

Il me semble parler comme un sage oublié.

Régnant sur sa falaise, étrange mégalithe,

Quelques soirs comme étoile, il se met à briller.

C’est un fou de bassan, au crâne qui ricane,

Cynique, presque blanc et le regard si noir,

Il se rit de la mer, léché par une lame.

Je lui trouve, parfois, un effet de miroir.



26/06/2022
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