LES AMOURS
À dame du temps passé
Si belle enfant, belle de peu, belle d’oublis.
Une ride de plus, une ride est venue,
Ne s’épargne jamais les corps, au temps soumis.
Jeunesse file au loin, triste déconvenue.
Miroir en cruauté, d’un lointain vaporeux,
Lentement, doucement, en belles souvenances.
Souviens-toi, ce bistrot et puis ces jours heureux,
Café crème au matin, rires des insouciances.
Fragiles amitiés et anciennes amours…
Jeune âge est bien ingrat, mais l’horloge se venge.
Lassitude s’en vient, dès la fin des atours.
Et pourtant ce sourire et ce regard d’un ange,
Cette voix en douceur, vous êtes si charmante
Et les fleurs du passé ne fanent la présente.
À vous.
Votre habit de satin, pour moi, était drapeaux.
En vos yeux, l’univers, une perle d’étoile.
Pleine lune du soir caressait votre peau.
Comme ange, chantiez, sur la voix, comme un voile.
Languissante beauté, jusqu'à ces matins d’or,
Votre regard douceur racontait un naufrage,
Que vous eûtes jadis pour un autre rapport,
Tristes amours parfois dans ce monde sauvage.
Puis nos corps séparés, après baisers velours,
Tristement s’éloignant sur des chemins d’épines.
Et nous n’espérions, que finissent le jour
Puis je faisais pour vous, des bouquets d’aubépines,
De roses, de jasmins et de mille autres fleurs.
Vous marchiez souvent, comme sur un nuage.
Souvenez-vous ce parc et ce banc cœur à cœur,
Ces oiseux du printemps et leurs plus beaux ramages.
Aimer.
Je dis rire et sourire à la nuit déchirée,
Quand la lune se cache et se glisse sans fin,
Derrière ce nuage en dentelle égarée,
Par une ancienne Parque, en quête d’un destin,
Pour réduire en éclat comme glace en brisure.
J’aimerais tant encor graver en quelques vers,
Ce cadeau d’infini et qui pourtant ne dure,
Ce moment précieux en larme d’univers.
Une plume en plein cœur toute encrée en tendresse,
Une musique au loin comme un air de tango
Et puis ton souvenir dans ce temps d’allégresse,
Légère, tu tournais dans ta robe indigo.
Autant d’amours naissants aux rythmes d’un arpège
Deux êtres vite unis d’une partition,
Mais ce beau champ de blé, demain, sera en neige
Et à la fin du bal se fini la passion.
Comme un enfant qui saute, attiré par la branche,
Il s’accroche un moment, mais retombe aussitôt,
De ce rêve, vaisseau, ne reste qu’une planche,
Comme vague jouet emporté par le flot
Du quotidien rétif à la moindre romance.
Se déchirent pour rien les amants du hasard,
Idylle en barbelé et sans la moindre chance,
Au nom de quelque loi ou codex de bazar.
Deux êtres au-delà, des Dieux et puis des hommes,
Se devraient d’ignorer les barbares vertus.
Cueillir en chaque instant, les grenades et pommes,
Retrouvez les chemins de ces mondes perdus
Moi je vous dis d’aimer par delà le tragique,
Loin des autres, des cons, du sinistre social,
S’aimer à la folie et de façon épique !
S’aimer plus que raison au-delà du fatal !
Amour transi.
D'idiote façon, je nage en ma dérive
Je ne rêve que vous, mais ne puis l'avouer
Naufrage de mon cœur, je cherche quelque rive,
Du que dire ou oser, et que d'être enjoué.
Iceberg de mes peurs, givre et feu, Craquelure
Je marasme mes jours, mais ne puis m'avancer.
Blocage de l'esprit et l'âme en déchirure,
Je m'approche fébrile et ne sais quoi penser.
Comme un trésor caché au loin des autres mondes
Que l'on sait être là, mais qu'on ne peut atteindre
Comme perle de feu au fond de quelques ondes,
D'un océan d'argent que l’on ne saurait peintre.
Je m'approche de vous, à toucher la dentelle,
Mais ne suis qu'un ami qui se voudrait amant.
Je vous frôle parfois et mon âme chancelle,
J’en rougis bien souvent, vous savez mon tourment.
Nos silences si lourds… Mais qu'y puis-je ? Que faire ?
Comme fixé au sol, aspirant vers les cieux
Mon amour est muet en cette triste affaire.
Votre mari est là ! Ridicule morveux !
Amour, Amor.
J’ai dit des mots, des mots qui volent,
Sur un nuage, ou bien l'oiseau.
J’ai dit aimer, en ombres folles,
En mal de peur, en maux d'émaux.
Douce vapeur, pauvre dérive,
Et ces amours d’anciens amants,
De toi à moi, le nous chavire,
Mais évitons tous les tourments.
Oh ! Dites-moi, Belle, sans rire ?
J’ai tant rêvé, j’ai tant perdu
Et tout donné, pour un sourire.
De vos émois, suis éperdu.
En garde-fou, de solitude,
J’en ai perdu toute habitude.