Le grand troupeau (hommage à Giono)
De fièvres et de rocs, chemin en transhumance
Les bergers, les troupeaux redescendent aux bourgs.
Mais combien vont mourir ou plonger en démence
Et sans aucun repos en ce triste rebours.
Une masse descend et laisse sur sa route,
Des blessés et des morts, ossements, un charnier,
Pour soi-même chacun, les autres en déroute !
L’important n’est que moi puisse être épargné.
Forcené égoïsme et le troupeau avance.
L’ovin est ainsi fait, sans souci du voisin.
Et l’homme vaut mouton, d’une même existence,
Pour passer le premier, il vous pousse en ravin.
Il vénère le loup, le boucher, leur prestance,
Prétentieux, en borné, construit son abattoir,
Et ensuite, il se plaint de sa propre inconstance.
À la moindre lueur, émergeant dans le soir,
Comme au bout d’un tunnel, lieu de saisir sa chance,
Comme un dernier espoir ou le dernier levain,
Si mince qu’elle soit, petite luminance,
Il regarde un moment, s’en rit et puis l’éteint.
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