Humaines splendeurs
Que faisais-tu, mon ombre, en ces temps révolus,
Au fond de ces déserts, immaculés des sables,
Ou bien dans ces marais, par le monde, inconnus ?
Et mon reflet, semblable à d’Augias, les étables,
Hurlait pitié ! Pitié ! Tel un porc qu’on égorge.
Nous bûmes comme fou, enivrés et soumis,
Le vin de déraison en nous raclant la gorge
Et paillard en haillon, je jouais les marquis.
Que faisais-tu, mon âme, éperdue et sauvage,
Incarnée, enchaînée en triste corps d’airain,
Je rêvais de grandeur, dans la force de l'âge,
Hélas, le temps s’écoule et tout espoir s’éteint.
Oh ! Mon âme perdue en quête d’infinis,
Tu pourrissais sans fin, de par ma perfidie,
Pareil aux oripeaux que tristement, j’ai mis
Et pourtant j’espérais, l'oracle de Pythie.
Que faisais-tu mon cœur, amoureux d’un nuage,
Saignant comme charogne, un sang noir et puant
À même caniveau et poings serrés de rage ?
Je voulais l’océan, mais je n’eus qu’un étang.
Et jardin dévasté n’eut plus aucune fleur.
Le cœur s'assèche au vent, passion désuète,
D'un amour écharpé, qui n’est plus que torpeur.
À l'esprit torturé, l'espérance est muette.
Où m'êtes-vous, esprit, du fond de quelque asile,
Tout clos, en camisole et tout endoctriné ?
Dès votre premier mot, vous devenez sénile,
La nuit s'inscrit déjà, chacun est opprimé
Et ne peut plus penser qu'au fond de son égout,
Et dont la pestilence enserre les cervelles.
Alors, nous consommons sans fin, jusqu'au dégoût,
Au long de nos chemins, nous semons nos poubelles.
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