La ballade du roi en jaune.
(inspiré du roi en jaune de Robert William Chamber et du tableau “Le triomphe de la Mort de Breughel l’ancien)
Que dessinez-vous, par-dessus vos ombres,
La plume servile, à l’encre de nuit
Et le corps meurtri, aux couleurs si sombres ?
La mort du soleil est de triste ennui,
Sous un ciel blafard, où plus rien ne luit.
En nouvelle lune, où l’espoir se meurt,
L’âme se languit et autant le cœur !
Triste rituel, comme enterrement,
Ces cris et ces chants, pour pallier la peur,
Personne ne peut se fuir du tourment.
Trépasse le temps, et aussi le nombre,
Des pauvres humains, car tout se réduit.
N’est point éternel, ce qui se voit fondre,
Dès l’aube déjà, il sonne minuit.
Qui donc vous protège et vous éconduit
Sur ce noir chariot, de triste malheur ?
Juste deux chevaux, la faux en meneur.
Toutes illusions, ne sont qu’errements,
Ni éternité, ni même bonheur,
Personne ne peut se fuir du tourment.
Même ce royaume, histoire démontre,
Sera oublié et peut être enfui.
Sous l’assaut des ans, un jour tout s’effondre,
Qui était puissant, se voit sans appui.
Pleurera demain, qui maintenant rit.
Mille déshonneurs, pour un seul honneur,
Immuable loi, d’un destin farceur.
Tout est illusoire et rien d’important,
Dès la fin du jour, nul n’est plus vainqueur,
Personne ne peut se fuir du tourment.
Amants, cardinaux, prélats ou joueurs,
Comme blé fauché, en même stupeur,
Ni prince, ni roi, Ni gueux, ni manant,
Tant pour empereur, que pour serviteur,
Personne ne peut se fuir du tourment.
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