Désertitude
“Si tu ne veux pas l'homme qui est en face de toi, comment croirais-je à l'homme qui peut être en toi?” (Franz Fanon)
Angélique froideur,
Triste flamme sans cœur.
Me chagrine du lieu, la fragile espérance.
Mon rêve calciné, par mon chemin d’errance,
Aux sables, rejeté, se décompose en vain.
Délire d’océan, sous triste ciel éteint.
Pourquoi tous ces grillages ?
Tous ces cœurs en mirages ?
J’espérais d’un amour infini, sans frontière,
Où chacun reconnu, et que nul en calvaire.
Blanc, noir, jaune ou bien gris, ils vous mettent couleur,
Vous imposent pays, puis drapeau et la peur.
Un champ de barbelés,
Un enfant grillagé.
Pourtant, de même chair et même courte vie,
Nous sommes des humains, d’une même folie,
Séparés, cloisonnés et soumis aux puissants.
Nous aimons, nous rêvons, dans de très courts moments.
Des maisons de fortune,
La prison dans les dunes.
La pioche ou le fusil, une improbable mine.
L’Afrique est à douleur, une femme s’échine.
Mais en Asie aussi, que vaut un pauvre corps.
Ils crèvent sans un bruit, mais nous faisons les morts.
Qui nous a séparés
Qui les a massacrés ?
Tous les êtres égaux, d’une même souffrance.
Le globe est échiquier ou chacun n’est qu’un pion.
Selon lieu où tu nais, tu n’as pas même chance,
Le monde se défait en triste tourbillon.
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