Poésies d'un Lorialet

Poésies d'un  Lorialet

Elle avait dans les mains.

Elle avait dans les mains, une rose coupée,

Une écharpe de feu, par le vent, enlacée.

Sous des contours noircis, ses yeux semblaient deux lacs.

Ses cheveux noirs corbeau avaient quelques ressacs.

Le jour était en pluie et en sombres nuages,

Un temps triste à mourir pour de tristes naufrages.

 

Elle avait dans les mains, une rose coupée,

Mais l’épine en plein cœur et l’âme soulevée,

Par triste souvenir et comme un long tourment,

Si fragile et si frêle et si forte pourtant,

Son parfum si léger, semblant des plus étranges,

Avait d’anciens jardins, la subtile fragrance.

 

Elle avait dans les mains, une rose coupée,

Puis des lèvres carmin, une robe moirée,

Aux couleurs de la nuit et juste ce collier,

Qu’il lui avait offert, à la fin d’un été.

Horrible son destin attristant, pauvre dame,

Et dont l’amour perdu s’éteint comme une flamme.

 

Elle avait dans les mains, une rose coupée,

Un sourire parfois, en tristesse voilée,

Pour le chant d’un oiseau, pour quelque souvenir,

Pour oublier l’instant et ce triste avenir,

En réponse à ces gens de paroles gentilles,

Puis retrouvait silence au-delà des broutilles.

 

Elle avait dans les mains, une rose coupée,

Soudain, elle s’avança et quelque peu voutée,

Elle lâcha la fleur, qui se mit à tourner,

Tourner, tourner encor, juste avant de tomber,

Avec un léger bruit qui pourtant fut immonde,

Sur le bois du cercueil dans le fond de la tombe.



02/07/2022
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