Poésies d'un Lorialet

Poésies d'un  Lorialet

Création.

Toile, vide et si clair, des promesses du peintre,

S’épuisent les couleurs, se font création

Du pinceau au fusain, de la plume à me geindre,

Être vu ou bien lu, encensé ou bien non.

  

Des racines de fiel du conforme maussade,

Je m’éloigne sans fin, refusant la torpeur,

D’un peuple endormi devant triste panade,

Illusion de confort, publiciste trompeur.

 

Peinturleur, écriveur, nulle œuvre n’est finie.

Mais il est un moment, où il faut s’arrêter.

Passion en douleur et qu’importe l’envie, 

Je hurle de mes fers, forçat de ma psyché.

 

Mais tout ce qui nous vient, comme cri de démence,

Nait d’un manque certain, Ne peut être abouti,

Tout s’échappe pourtant, et nous laisse en errance.

Nous replongeons alors, rien n’est jamais fini.

 

D’un manque, nous créons et il n’est que souffrance

Edward Munch ou Vlaminck, Baudelaire ou Villon,

Comme écluse brisée et soudain, délivrance,

Mieux n’être que maudit, qu’encensé de salon.

 

J’ai raturé le bas du cahier bon élève,

Ce qui ne heurte point, conforte le bourgeois.

Bohème de l’esprit, je n’ai aucune trêve

Et la provocation en principale loi.



13/06/2022
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