Némésis.
Sur le mur de minuit, j’ai fixé mes fêlures,
Mes rêves calcinés par ma fièvre volcan.
Crachant l’immonde lave, aux creux de mes blessures,
J’ai délavé mon âme et brisé le carcan.
Si Sade emprisonné, ne pouvant avoir d’encre,
Écrivit, malgré tout, quelques perversions,
Les miennes en tourment, sur mon cœur comme un chancre,
Ont semblables couleurs, du spleen, la passion
Que font les corps errants,
silencieux et maussades,
Au fond des océans,
Quand la vie est en rade.
De l’espoir en l’humain, je n’en eu que rature !
S’il me faut tout fixer, plutôt prendrais mon sang,
Ma peau en parchemin, comme ultime pelure,
Et pour plume un os creux, arraché de mon flan.
Comme un rat qui attend avant de se faire prendre,
Par un piège fatal ou par quelque poison,
Comme un veau égorgé sans pouvoir se défendre,
Nous courrons vers la fin, sans connaitre raison.
Que font les corps errants,
silencieux et maussades,
Au fond des océans,
Quand la vie est en rade.
J’ai ravi de l’enfer, pour mieux prendre voilure,
Cette ancre du perfide et joué du forban,
Puis du port détaché, juste d’une encablure,
Je n’eus plus pour chemin, que caprices du vent.
J’ai pris l’age en dérive et ne veux plus entendre,
Ni sagesse, vertu, ni la moindre oraison,
Justifiant les pouvoirs, ni même en dépendre
Et n’être pour vos lois qu’un pauvre paillasson.
Que font les corps errants,
silencieux et maussades,
Au fond des océans,
Quand la vie est en rade.
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