Poésies d'un Lorialet

Poésies d'un  Lorialet

Chaman

Ce fut une forêt, de morts et d'émeraude.

Et son fleuve changeait de lit comme de jour.

Quelques singes au loin et le jaguar qui rôde,

Une tribu perdue et le chant d'un tambour….

 

Une foule jacasse au mitan du village.

- Dis-moi, chaman, pourquoi, hurlent-ils tous autant ? 

Tristes semblent certains et d'autres fous de rage.

- Et pourquoi toi, gringo, hurles-tu dans le vent,

 

Comme tourne un insecte autour de quelque flamme.

Fascinés, envoûtés pour quelques illusions,

Enfants de l'éphémère, ils perdent jusqu'à l'âme.

Et jusqu'au cœur aussi pour mille autres raisons.

 

Ils sont comme crapauds, qui par peur du silence,

Croassent sans répit, s'agitent sans raison

Et se gonflent du cou pour quelque permanence.

Chacun construit son monde et sa propre prison.

 

Mais soudain, un condor, dans le ciel, passe et vole

Sur le monde figé, les cimes et les fleuves,

Oiseau libre, et plus fier que le monde, il survole,

Se rit de nos tourments, de nos fausses épreuves.

 

Qui n'a nulle illusion, n'a aucun ennemi.

Du quotidien banal, d’un chemin balisé,

Des passions du futile et aussi de l’ennui,

L'oiseau n'en a que faire en suivant l'alizé

 

Et ses vents ascendants, comme unique destin,

Par delà vos prisons et tous vos interdits.

Le chaman est l'oiseau, comme un rêve incertain.

Et au son du tambour, mes tourments, je perdis.



06/06/2022
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