Congo.
Accablé et brûlant, un bar à Kinshasa,
La rumba du Congo se faisait lancinante.
En dérive de cœur, je buvais la Simba.
Hélas, je n’ai trouvé qu’une idylle passante.
J’ai vu terre de feu, sous des matins de givre,
Dont le sol calciné, fumait comme volcan.
Solitude régnait, nul n’y pouvait survivre
Et la mort ricanait, en manteau d’astrakan.
Dans des aubes d’aciers, coupantes comme lames,
Je sentais, sous mes pas, des ossements craquer.
Je ne saurai compter, du passé, tous les drames
Car me fige l’esprit, comme un agneau mort-né.
Mais pourquoi tant de cris, sous des soleils froissés ?
Des mines en sursis et des nuits de massacres.
La mère et puis l’enfant, dans la tombe, enlacés
Et chaque jour levé, comme des fruits bien trop âcres.
Autre lieu, autre vent, je parcourais l’immonde,
Que des cœurs asséchés, en tristes mélopées,
Ont gravé en ces lieux et n’en eurent pas honte.
Le fleuve se souvient du temps des mains coupées.
J’ai vu des rois pervers, aux règnes pleins de sang
Et pourtant encensé dans le nord et la brume
Et mes doigts sur ta peau, qui ne pouvaient pourtant,
Pardonner les horreurs, ni même l’amertume…
J’ai vu mille tourments, même connu la faim,
Puis aimé et pleuré jusqu’à mes déchirures.
J’ai perdu tout espoir comme au bord d’un ravin
Et vu vivre des gens au milieu des ordures.
Accablé et brulant, un bar à Kinshasa,
La rumba du Congo se faisait lancinante.
En dérive de cœur, je buvais la Simba.
Hélas, je n’ai trouvé qu’une idylle passante.
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