Poésies d'un Lorialet

Poésies d'un  Lorialet

Tant l’âme qui se meurt en étrange langueur.

Dites-moi cet amour, qui si vite, s’oublie,

Cœur gravé sur un banc, deux prénoms du lointain.

Ils sont presque effacés, par la brume et la pluie.

Deux enfants d’un passé, qui s’est déjà éteint.

Que pèse donc un cœur dans ce monde misère ?

Où l’histoire s’en vient briser moindre destin,

Comme pièces d’échec, pauvres pions touchant terre,

Car aux fleurs du hasard, le dé en est mesquin.

 

Tant l’âme qui se meurt,

En étrange langueur.

 

Ce parc à ses espoirs grisés au fil des jours.

Des couples d'un moment, parfois la fin fatale,

Ses enfants bac à sable et leurs mamans velours,

Ses pommiers japonais, aux fleurs, que vent étale,

Deux jeunes, là, assis, ils rêvent de demain,

Une histoire banale et l’amour qui s’y pose,

Ils inventent prénoms et se donnent la main,

Nous aurons des bébés, un jardin tout en rose….

 

Tant l’âme qui se meurt,

En étrange langueur.

 

De ces gens dix-neuf cent comme une pauvre empreinte,

Ils passaient et riaient, insouciants, nonchalants,

Le vieux kiosque inutile et le buste d'un peintre….

Quelques assis lisant des journaux, des romans.

La douceur de l’instant souvent un peu magique,

La dame crinoline entrevue en chemin,

Qui ne sait point encor son destin si tragique.

Il plane comme une ombre, un fantôme ancien.

 

Tant l’âme qui se meurt,

En étrange langueur.

 

Belle, surtout, surtout, ne prenez point ces larmes

Je vous ai tant aimée, il y a si longtemps 

Je vous ai tant aimée, avant le bruit des armes,

Semble dire un monsieur, du fond de ses tourments.

Un monsieur sans visage, ou du moins la moitié,

Souvenir de la guerre et puis de la tranchée…

Ignorant les regards, sans même s’en soucier,

Il marche lentement d’une allure penchée.



12/06/2022
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