De plumes délirantes
J’ai besoin de silence en qui trouver rivage,
Loin des gens, de la ville et des acres discours,
qui cachent l'horizon, préférant le naufrage.
Qui se noie en la foule et en perd tout recours,
Fini par ressembler à cet autre en partance,
Il attend sur le port, d’un océan désert,
Comme un nouveau départ, une dernière chance,
Mais après le couchant, son image se perd.
En lumière, cherchant, j’en ai perdu mon ombre,
Car l’âme se dissout dans le nombre pervers.
Croassez mes corbeaux ! Même en ce temps plus sombre,
Sur ces corps allongés, par le marbre, couverts.
Que n’écrirais-je pas, la moiteur des fantasmes,
Qui m’éveillent parfois, par delà ces enfers,
De la nuit où me vient dans des horribles spasmes,
Des raclures de mots libérés de leurs fers.
Crachat de ma psyché, sur la trop blanche feuille,
Ce fantasque printemps, cendre du verbe aimer.
Une muse en haillon, catin qui se défeuille,
Pour quelque passion que cœur a déclamé,
Puis se meurt de vos bals, dans sa noire caverne,
Ce cadavre saigné, du chant de ses tourments,
Et sa plume acérée en cette aube si terne,
Qui trouve enfin repos en rêves décadents.
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