Une démone.
J'ai vu de doux enfers, flambants et merveilleux.
Une démone, pâle et délicate amante,
Allongée et lascive et sur un drap soyeux,
Me séduit en amour, d’une voix si charmante.
Je cherchais à ma vie une ultime raison
Au fond d'un puits creusé, au creux de l'arbre monde
Elle m’attendait là, le regard en tison
Et nous fîmes l'amour comme à la fin du monde.
En des lieux inconnus, nous sommes comme enfants,
Elle me prit la main, sur les chemins d'un rêve,
Au-delà de ces lieux, que hantent les vivants.
Sable de cendre et d'os, près du Styx est la grève.
Dans si triste clarté et d’un sombre rubis.
Charon passant par là, Charon toujours revêche,
Nous offrit tout de même, une liqueur des nuits,
Puis, de quelques morts frais, partit faire une pêche,
Délire nécromant, quelques morts en lambeaux,
Musiques de langueurs, en riant, nous jouèrent.
Une voix s'éleva, un chant triste et si beau,
À vous fendre le cœur et vous mettre en calvaire,
Diva décomposée, et la chair en morceaux,
Ses longs doigts, décharnés, battaient bien la mesure,
Puis s'arrêta soudain, cracha des asticots,
Et sa voix s'éteignit, après un court murmure.
Nous partîmes au loin, évitant l'Archéron.
Mais tu ne peux rester, me dit belle démone,
En me reconduisant vers des lieux, le perron.
Il me fallait m’enfuir, éviter Perséphone.
Adieu enfant de l’ombre, adieu, mon bel amour,
Vous resterez gravée au fond de ma mémoire.
Belle démone, adieu. Voici venir le jour,
J’ai mis rose de sang, glissée en mon grimoire.
J'ai vu de doux enfers, flambants et merveilleux.
Une démone, pâle et délicate amante,
Allongée et lascive et sur un drap soyeux,
Me séduit en amour, d’une voix si charmante.
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